Face à une maladie susceptible d'être due au milieu construit par l'homme, le médecin généraliste est démuni. La connaissance de l'étiologie est pourtant une dimension essentielle de la qualité des soins, elle conditionne l'utilisation de stratégies adéquates pour le diagnostic, la thérapeutique et la réinsertion.

Le SIC est le système d’information d’un réseau centré sur le binome formé par le médecin généraliste et son patient travailleur dans le dessein de :
            a) de permettre au généraliste de faire ce que la loi lui demande (évoquer systématiquement le soupçon d'une étiologie environnementale et déclarer les soupçons qu'il ne peut pas exclure).
            b) de construire une mémoire informatisée intégrée à la mémoire individuelle de chaque médecin (c'est-à-dire basée sur la documentation complète de chaque cas, d'une façon qui permette à chaque médecin de "cumuler" ses connaissances avec celles des autres médecins du réseau).
            c) de développer les rapports entre la médecine de soins et tous les « préventeurs » (délégués de CHSCT, inspecteurs du travail, médecins du travail, agents des services décentralisés de l’état et de l’assurance maladie).

C’est un système ergonomique conçu afin que toute déclaration d’un cas susceptible de révéler une situation nocive déclenche un parcours d'enrichissement des informations sur ce cas, en utilisant toutes les expertises disponibles dans le domaine de la médecine du travail et de l’hygiène industrielle.

Ce parcours suit une procédure rigoureuse, précise, développée selon 5 critères relatifs à : a) La nature de la maladie, b) Les facteurs susceptibles de la provoquer, c) La recherche de ces facteurs au poste de travail, d) Le diagnostic différentiel, e) L'utilisation de données relatives à des situations analogues.

Ce comportement vise l'enregistrement des données nécessaires au dépassement de la méconnaissance actuelle des situations de travail réelles.

Le SIC poursuit essentiellement un objectif d’assainissement des situations nocives révélées par les cas atteints : l'identification d'un patient souffrant d'une atteinte due au milieu de travail permet de signaler les postes de travail à risque et implique un retour d'information auprès des acteurs, en particulier ceux qui ont une fonction relativement à l'assainissement du territoire.

L'objectif de prévention passe par deux niveaux : la complétude dans le traitement de chaque cas individuel (selon un parcours qui va du soupçon à l'assainissement du milieu) et la constitution d’une base de données. La saisie de l'information doit alors être effectuée avec rigueur, c'est-à-dire selon les mêmes procédures, selon une codification de regroupement reconnue de sorte à permettre non seulement une exploitation statistique des données mais aussi une comparaison entre bassins d'emplois.